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L’allergie

allergieL’allergie est la sixième maladie mondiale. L’asthme et la rhinite allergique (rhume des foins) représentent 80 % des consultations en allergie et sont la première cause d’absentéisme dans les écoles. Les allergies continuent à se développer de plus en plus rapidement en touchant des populations de plus en plus jeunes, qui sont de plus en plus en contact avec les polluants industriels allergisants et autres allergènes présents dans l’alimentation trafiquée ! La population la plus touchée est celle des jeunes entre 18 et 24 ans, mais 12 % des bébés (moins de 2 ans) sont désormais allergisés dans notre pays.

Traitement de l’allergie par la méthode naet (Nambudripad’s Allergie Elimination Techniques)

logo_naet_petitLa méthode NAET est un assemblage de notions de médecine classique, de médecine chinoise, d’ostéopathie, de kinésiologie et de diététique. De façon identique, elle aborde les allergies, les intolérances, les hypersensibilités en impliquant la libération dans l’organisme des immunoglobulines (IgE)

La méthode NAET débouche sur un principe essentiel selon lequel la réaction allergique est en fait dictée par le cerveau, suivant la perception que celui-ci a de la substance en cause. Percevant cette dernière comme une menace pour l’organisme, le cerveau ordonne au système immunitaire de mobiliser ses défenses pour combattre « l’intrus », ce qui se traduit par la réaction allergique.

À partir de cette théorie, vérifiée par des milliers de cas traités, la méthode NAET comprend une stimulation particulière des racines du système nerveux sympathique, qui permet d’envoyer un message au cerveau, l’invitant à revenir sur sa perception erronée de la substance précise. Ce nouveau message s’imprimera définitivement après stimulation d’autres points d’acupuncture (par digitopuncture) et le respect de règles précises pendant quelques heures après le traitement.

Après le traitement, le blocage d’énergie a totalement disparu et il n’y aura plus trace d’allergie lorsque le patient sera à nouveau en contact avec son allergène.

La méthode NAET est indolore, sûre et très efficace lorsqu’elle est appliquée dans les règles de l’art. Elle n’implique aucun recours à des médicaments.

EFT

Emotional Freedom Technique

L’EFT est en fait une forme d’acupuncture sans aiguilles.

La Technique consiste à tapoter sur des points d’acupuncture, siège d’émotions enkystées en relatant le problème rencontré.

Cette technique époustouflante de simplicité et que vous pourrez continuer à pratiquer chez vous apporte un réel bien être en quelques minutes !

Pour plus de précisions je vous conseille le site de l’auteur, Mr. Cary Graig et également le site de Mme. Marylène Strauss (www.LesClesCelestes.com), excellente enseignante en la matière.

Auriculothérapie

L’auriculothérapie est l’utilisation du pavillon auriculaire à des fins thérapeutiques. Cet emploi de l’oreille s’explique par une vascularisation très riche et une innervation sensitive dense et variée.

C’est une des techniques réflexes les plus évoluées, issue de la médecine traditionnelle chinoise. Son but est double : dépistage et traitement.

Une image du corps se projette sur le pavillon auriculaire. Elle est assez voisine de celle du fœtus, dont la tête se trouverait au bas de l’oreille, au niveau du lobule, tandis que les mains et les pieds seraient localisés au sommet de l’auricule.

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Chaque point (estomac, foie, rein…) a une correspondance avec une partie du corps par voie réflexe au système nerveux de l’organe concerné. On stimule les points au moyen de micro-courants électriques de faible intensité (entre 5 et 10 micro-ampères) ou avec des aiguilles d’acupuncture.

L’auriculothérapie agit particulièrement dans les algies, c’est sa première indication. Toutes les douleurs, quelles qu’elles soient, peuvent être influencées, atténuées, soulagées et parfois effacées par le traitement au niveau de l’oreille.

Les indications de l’auriculothérapie ne se limitent pas seulement aux douleurs. Elle est conseillée dans les états de souffrance qui se manifestent au niveau du système nerveux par des crises d’anxiété ou de dépression. On peut ainsi agir sur un grand nombre de troubles fonctionnels qui, apparemment, ne peuvent être améliorés facilement par les procédés classiques (angoisse, agoraphobie, obsessions, manque de concentration, vertiges…).

Il faut noter que l’on peut favoriser particulièrement le sevrage dans beaucoup d’intoxications telles que tabac, médicaments, drogues, etc.

L’auriculothérapie peut rendre de grands services dans tous les cas où le malade a besoin d’un soulagement rapide. Ce peut être une médecine d’urgence, car c’est le moyen idéal pour améliorer, dans un premier temps, tous ceux qui ne peuvent recevoir les soins complexes de la médecine moderne. Par exemple, on peut employer l’auriculothérapie après un traumatisme ou en présence d’une crise aiguë de calculs.

Méthode simple, l’auriculothérapie permet, par sa facilité d’application, d’agir vite et d’être efficace. Elle apporte une aide sérieuse à toutes les autres thérapeutiques. Elle peut renforcer un traitement médicamenteux en agissant sur le métabolisme du médicament au niveau de son absorption ou de son élimination.

Cette technique n’est pas proposée dans le Centre de Naturopathie Lausanne.

Ostéopathie

L’ostéopathie est un système de soins basé sur des techniques de manipulations douces, appliquées au niveau musculaire, vertébral, crânien, thoraco-abdomino-pelvien, ainsi que sur les membres.

C’est une méthode thérapeutique extrêmement précise, logique, rigoureuse et efficace, qui vise à supprimer des lésions, ainsi qu’à rendre et maintenir la mobilité, la souplesse et le mouvement.

Médecine complémentaire, l’ostéopathie s’intéresse non seulement aux symptômes physiques, mais aussi à l’état global du patient.

osteoLe champ d’application est vaste. L’ostéopathie peut prendre en charge aussi bien les problèmes vertébraux que les problèmes de migraine, de dépression, les infections ORL récidivantes chez le bébé ou le jeune enfant, etc.

Le but du traitement consiste à réharmoniser les structures du corps par des techniques précises, afin de permettre le retour à la normale de la circulation des fluides et de l’énergie nerveuse.

Cette technique n’est pas proposée dans le Centre de Naturopathie Lausanne.

Iridologie

Établir un bilan de santé par l’iridologie n’est pas un diagnostic médical au sens légal du terme. Par contre, c’est une extraordinaire méthode de dépistage et de prévention.

La partie colorée de l’œil est comme un écran contrôle, le tableau synoptique de notre corps, qui permet de comprendre notre programme génétique et notre métabolisme.

L’examen de l’iris permet d’établir le panorama de votre potentiel vital, de l’hérédité, de votre tempérament, de l’état des organes, des déficiences, des déséquilibres et des carences éventuelles.

Au moyen d’un iridoscope (appareil binoculaire), d’une caméra vidéo ou encore d’une caméra numérique reliée à un ordinateur, l’iridologie consiste à analyser les structures de la trame irienne, les taches, les pigmentations et toutes les modifications de cette trame : c’est l’appréciation du terrain organique.

L’examen iridologique évalue donc votre capital santé : potentiel d’énergie et de réserves nerveuses. L’iridologie s’efforce avant tout de découvrir les causes profondes des troubles et des déficiences qui s’inscrivent souvent longtemps avant qu’un symptôme soit venu les signaler.

C’est une méthode qui permet d’identifier les ennuis de santé en les visualisant sur l’iris, et qui recherche à en découvrir l’origine.

L’iridologie est ainsi un moyen de prévention personnalisé, précieux et efficace.

 

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Le chemin vers l’acceptation

L’expérience première est toujours l’expérience de la dualité, mais celle-ci est inséparable de l’unité. La dualité est conflit et bonheur, chaos et harmonie, souffrance et plaisir, mal et bien, ordre et désordre… etc. Notre question sera : comment être sur le chemin de la délivrance et de l’unité (synonyme : la non-dualité) ? Commençons par faire une distinction entre le monde extérieur et le monde intérieur.

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Le monde extérieur, le monde physique, la nature sont sans cesse soumis à deux lois : le changement et la différence.

La différence signifie que tout est unique. Il en résulte qu’aucune comparaison n’est possible et que les jugements de valeur sont dénués de tout fondement. Différence ne signifie pas séparation, car tout est interdépendant et connecté par une force sous-jacente. La différence est dans les choses et dans l’apparence, tandis que l’unité, la non-dualité est dans la réalité. Or, l’ego voudrait tant que tout soit comme lui, voudrait faire du même, créant donc conflit et souffrance.

Le changement (l’impermanence) la deuxième loi de la nature, a comme conséquence, qu’il ne peut y avoir aucune certitude quant à l’avenir, puisque tout change irrémédiablement. Il s’en suit que l’insécurité fait partie de nos vies. Or, l’ego fera tout pour que ça dure ; ce sera une nouvelle source de souffrance, car la déception sera souvent au rendez-vous. Le refus du changement et de la différence va créer la dualité. Refuser, c’est-à-dire non à ce qui est, dire non au changement et non à la différence. L’homme est fait de refus.

Dans le monde intérieur, toutes les lois de la nature sont remises en jeu par l’ego, qui nous fait ressentir constamment nos oppositions, nos contradictions, nos doutes, nos ombres. Le maître d’œuvre de l’ego est le mental, dont l’aspect intellectuel est la pensée, l’aspect affectif, l’émotion et l’aspect dynamique, le désir. L’ego et le mental sont faits de refus et jouent le rôle de magiciens désirant faire apparaître comme réel, ce qui n’existe plus en réalité. Ils sont les créateurs de la dualité, donc de nos souffrances, se manifestant toujours par des réactions émotionnelles négatives. Le mécanisme est simple : le refus, le déni, la non-acceptation de la réalité créent une réaction, qui déclenche l’émotion négative (colère, déception, dégoût, insatisfaction, haine, tristesse, dépression, etc.). Ces émotions, disposant d’une énergie puissante, vont annihiler toutes réflexions. Rappelons que l’ego n’est jamais satisfait, que tout ce qui ne va pas dans le sens de son plaisir est refusé. Il veut tout, tout de suite, tout ensemble et surtout que cela dure. Or, l’univers dira souvent : non, il faut attendre et selon la deuxième loi de la nature, cela ne durera pas.

Le maître mot de nos vies est donc l’acceptation. L’acceptation, c’est ce qui dissout l’ego et la dualité. C’est le fondement de la non-dualité. Pour vous libérer de la souffrance, il faut vous libérer de la dualité. Comment ? En acceptant la dualité (du monde extérieur). L’absolu, l’infini, la réalité ne se trouvent que dans le présent. Ici et maintenant, c’est l’unité. Si vous êtes dans le maintenant, vous êtes dans la réalité. Seul maintenant est réalité. Ce qui est, est ; ce qui n’est pas, n’est pas, dira le Bouddha. Mieux, et il ajoute : ceci étant, cela est ; ceci cessant, cela cesse. Rien d’autre n’est la réalité. Je suis cela et rien d’autre. En dehors de cela, nous sommes les prisonniers du mental et de l’ego. Pour s’en libérer, il faut le traquer sans merci, en le confrontant sans relâche aux faits tels qu’ils sont. De plus, vous n’avez aucun effort à faire pour connaître la réalité : la réalité est toujours là.

La réalité est ce qu’elle est et rien d’autre que ce qu’elle est.

Ce sont donc les émotions négatives, douloureuses du passé, qui agissent sur nous parce que nous ne pouvons pas leur dire oui, les accepter, et qu’ainsi ces évènements sont réprimés ou refoulés. Voici le mental : il s’exprime au conditionnel : cela aurait dû être autrement… cela ne devrait pas être… tu n’aurais pas dû… je ne devrais pas être angoissé… je n’aurais pas dû recevoir de mauvaises nouvelles. Or, seul le oui est vrai : oui je souffre ; oui je suis angoissé ; oui j’ai reçu de mauvaises nouvelles. Parce que je ne peux pas accepter l’évènement, l’émotion va naître (réaction). L’émotion n’est pas créée par le fait lui-même, aussi pénible soit-il, mais par le déni, le refus du fait. Mais aussi accepter l’émotion quand elle est là. Pourquoi ? Parce qu’elle est là, c’est la réalité du moment et elle est liée à ce moment. Si vous êtes déprimé, faites l’expérience de la dépression. À cause de la loi du changement, elle ne durera pas. L’émotion qui n’existait pas auparavant est forcément destinée à disparaître. Puisqu’elle a eu un commencement, elle doit avoir une fin. Aucune joie et aucune souffrance ne peuvent durer éternellement. L’émotion naît, se développe et meurt. Sauf si nous empêchons son jeu naturel. Et c’est ce que nous faisons en n’acceptant pas les choses telles qu’elles sont. Au contraire, nous nous accrochons aux émotions positives, agréables pour les faire durer et nous faisons tout pour annihiler les émotions négatives ou les souffrances, afin de les ignorer. La paix intérieure, l’harmonie en soi passe par l’acceptation sans limites du fait suivant : ne plus chercher à faire durer le positif et ne pas nier les émotions négatives. Mais accepter pleinement que le premier ne dure pas et que les secondes soient là.

Accepter, c’est mettre en échec le mental par l’écoute de ce que le corps aurait à nous dire et en concluant : c’est ainsi et maintenant que faire ? (action). C’est la condition à toute action efficace et adaptée, par la prise en compte de la situation, des circonstances et des possibilités de l’expérience vécue. Vous aurez remarqué que l’action se projette dans le futur et qu’il ne saurait y avoir action tant qu’il y a réaction. Donc, pas d’action possible tant qu’il n’y a pas eu d’acceptation.

La clé de la liberté, c’est l’acceptation. La conséquence du refus, du déni, c’est l’enfermement.

L’acceptation : être dans la réalité et agir, mais agir en fonction de ce que sont les évènements et non en fonction de ce que nous aurions voulu qu’ils soient.

La résignation : c’est se courber devant une fatalité, un coup du sort, des circonstances adverses. Elle est passive, reste fixée sur le passé. Celui qui se résigne, aimerait bien que les choses se passent différemment, mais se sentant impuissant, il abandonne, il laisse tomber les bras. La résignation contient donc deux refus : celui de la réalité, celui de l’action, exactement le contraire de l’acceptation. La résignation supposerait que la manifestation est figée et que les choses ne changent pas. Accepter ce qui est, c’est accepter le changement, la transformation, l’évolution. Résignation ne pourrait signifier que vouloir faire durer, ce qui ne dure pas. L’acceptation est donc bien le contraire de la résignation, car ce qui est pleinement accepté perd son pouvoir et disparaît. Alors que ce qui est dénié est refoulé et subsiste à l’état potentiel. Plus nous refusons, plus ce qui est refusé ou repoussé prend de la force. Il faut réaliser que la page est tournée à chaque milliardième de seconde.

Voici quelques exemples d’acceptations inévitables :

Accepter le manque : rien ni personne ne pourra jamais satisfaire entièrement notre désir. Étant habités par un désir infini qui ne rencontre que des réalités finies, nous ne pourrons jamais être comblés entièrement par des non-réalisations.

Accepter le changement : nous ne pouvons pas changer ce qui est arrivé et ce qui arrive va sans cesse changer. L’élément extérieur ne se plie pas à notre volonté. Par contre en souffrir est de ma seule responsabilité.

Accepter la différence : nous ne pouvons pas changer l’autre. Il est ce qu’il est, différent de nous.

S’accepter soi-même et plus spécialement son passé : être ce que nous sommes avec nos émotions, nos pensées et nos désirs.

Accepter les expériences positives ou négatives : pour agir et non réagir.

Accepter d’être mortel : y aurait-il dans mon être mortel un espace qui ne meurt pas ?

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Quel est le chemin vers l’acceptation ?

  1. Voir et non penser. Voir : réflexions, utilisation d’un intellect permettant la discrimination entre ce qui est et ce qui n’est pas (l’illusion). Penser : croire, avoir des préjugés, se faire des idées, être emporté par son imaginaire.
  2. Éprouver des sentiments et non être balayés par les émotions.
  3. Agir et non pas être emporté par les désirs.

La réalité nous dit : observer, voir. Si nous ne voulons pas, alors continuons à souffrir. D’abord voir ce qui est, puis l’accepter. Notre ego disparaîtra sur le champ. Ensuite, nous pourrons toujours essayer de comprendre et d’agir.

Le reproche, l’offense

Tu aimeras ton prochain comme toi-même (verset 17-18, Levitique)

Voici le texte de Freud, commentant ce commandement, fort intéressant :

« Non seulement cet étranger n’est en général pas digne d’amour, mais, pour être sincère, je dois reconnaître qu’il a le plus souvent droit à mon hostilité et même à ma haine. Il ne paraît pas avoir pour moi la moindre affection : il ne me témoigne pas le moindre égard. Quand cela lui est utile, il n’hésite pas à me nuire : il ne se demande même pas si l’importance de son profit correspond à la grandeur du tort qu’il me cause. Pis encore, même sans profit, pourvu qu’il y trouve un plaisir quelconque, il ne se fait aucun scrupule de me railler, de m’offenser, de me calomnier, ne fût-ce que pour se prévaloir de la puissance dont il dispose contre moi ».

Vous ressentez peut-être la même chose. Reprocher et aimer sont donc ressentis comme opposés : on ne peut pas aimer son prochain parce qu’on a des reproches à lui faire, ou bien on voudrait bien l’aimer, mais on a des reproches à lui faire.

Quel est donc le texte biblique, si contestable ou si difficile qui nous commande d’aimer, ce qui n’est pas aimable ?

« Ne hais pas ton frère en ton cœur. Admoneste, admoneste ton prochain.
Ne te charge pas de fautes pour lui.
Ne te venge pas, ne garde pas rancune contre les fils de ton peuple
Et tu aimeras ton semblable comme toi-même. »

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Admoneste, reproche doit être pris non pas dans le sens de reproche-jugement, mais d’une de ces paroles qui essaie de faire prendre conscience à quelqu’un le mal qu’il a fait, dont il n’a peut-être pas conscience, bien qu’il en soit l’auteur. Faire des remontrances, reprendre, adresser un reproche. Acte de parole fortement encouragé dans ce commandement. Un frère, un compatriote du même peuple, a commis une faute : je le haïrai si cette faute, c’est moi qui la porte et ceci arrivera si je ne lui reproche pas cette faute, si je ne lui dis pas qu’elle est sienne. Que se passera-t-il si je porte sa faute, ne lui ayant pas fait reproche et que je le hais ? Je me vengerai, ayant gardé sa faute sur moi, j’essaierai de la lui rendre en le rendant victime à son tour du mal qu’il m’a fait. Le mal aura alors triomphé du verbe, puisque la faute ne sera pas dite, mais commise à nouveau, peut-être même augmentée dans la vengeance, si je ne me contente pas de l’« œil pour œil ».

Lui faire du mal est-il un bon moyen pour lui faire connaître sa faute ? On peut en douter. Pas de connaissance qui ne passe peu ou prou par la parole. L’autre, qui m’avait offensé et auquel je n’ai pas adressé de reproche, mais de la haine et une vengeance, va à son tour me haïr et se venger. La grande roue est en marche. Je ne reprends là que ce que chacun sait quant à l’escalade de la violence partout, de la plus petite maisonnée aux guerres mondiales.

Ce qui nous donne alors du biblique en revenant sur ce texte plus lentement, c’est le lien fait entre ne pas reprocher à l’autre sa faute et la porter soi-même. C’est la découverte de l’inconscient qui va nous apporter une lumière nouvelle à ces deux versets. Procédons par degré du plus conscient au plus inconscient.

Dans la vie quotidienne, tout être humain ayant l’exercice de sa sensibilité et de sa raison connaît le malaise que donne une offense à la suite de laquelle il n’a pas pu exprimer le déplaisir ou la souffrance qu’elle lui cause. Dix mille exemples chaque jour : qu’on soit privé d’un objet personnel, contraint de faire une tâche qu’un autre devait faire, accusé d’un acte qu’on n’a pas commis, ou même simplement qu’on soit ignoré par quelqu’un dont on attendait un salut… Cela peut nous blesser à divers degré. Souvent, par exemple, nous ne pouvons pas ce soir-là nous endormir comme d’habitude. Nous éprouvons le besoin d’en parler à quelqu’un. Et si nous trouvons alors une oreille amie pour dire les reproches que nous n’avons pu faire à celui qui nous a offensés, cela va déjà beaucoup mieux. Ces reproches ne sont pas encore parvenus à leur destinataire, mais ils sont prêts à l’être, ayant déjà mis en mots et notre blessure, notre colère a trouvé témoin. Si nous sommes seuls ce soir-là, peut-être nous mettrons-nous à écrire une lettre à celui auquel nous avons ce reproche à faire et, même si nous n’envoyons pas la lettre, nous éprouvons déjà un soulagement. Pour certains, le seul fait d’écrire quelques lignes à ce sujet pour eux-mêmes suffira à l’apaisement.

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L’offense qui nous a été faite, nous éprouvons le besoin de la déposer, de la mettre hors de nous. N’est-il pas vrai donc que nous la portions auparavant puisque, la mettant dans une conversation avec un autre ou sur une feuille de papier, nous en sommes déjà plus légers. Je parle là d’offenses que tous nous connaissons, offenses qui n’échappent pas à notre conscience et dont nous parvenons la plupart du temps à débarrasser notre esprit. Il ne s’est agi ici que d’offenses entre personnes plus ou moins égales.

Si, entre l’offenseur et l’offensé, la relation est beaucoup plus inégale, les choses se modifient : en effet, la force de l’offense peut être plus grande lorsque l’offenseur est plus fort que l’offensé : celui-ci pourra encore moins ou pas du tout exprimer sa souffrance que dans les exemples précédents. Cette souffrance non exprimée crie la haine (2e cause de la haine après celle du manque d’amour).

Plus encore si l’offenseur est un parent ou un maître admiré et aimé. Il n’est pas facile à un enfant de réprimander un de ses éducateurs. S’il le fait pourtant, et qu’il a la chance que l’adulte veuille bien reconnaître qu’il a mal agi envers l’enfant, ce dernier s’en trouvera plus fort et la relation entre eux aura franchi une étape vers une égalisation en valeur de chacun, vers le devenir-soi de l’enfant, reconnu comme autre dont la parole propre a du poids.

Mais comme il en est souvent autrement, cela ne peut être mis de côté : bien des enfants, et bien des dominés (socialement, professionnellement, politiquement), ont vécu et vivent la succession suivante d’évènements ayant été offensés, ils protestent et sont alors réprimandés de réprimander : on leur reproche le fait même qu’ils font un reproche. Les forces étant inégales, ils en viennent à se taire. Dans bien des familles à « forte ambition éducative », des enfants ont même dû demander pardon d’avoir fait un reproche. La boucle est bouclée, c’est l’offensé qui est maintenant celui qui demande pardon : la faute est bien revenue à lui.

Faute de reproches, le fait réel peu à peu disparaît de la mémoire et la faute se retrouve déplacée sur la victime, qui se sent coupable de la faute commise envers elle et qui va s’accuser de ses propres souffrances.

Ce commandement biblique qui rend possible d’aimer son prochain comme soi-même est un appel à dire l’offense. Notre culture oblitère cet appel et le refoule. L’amour du prochain, alors, n’est plus l’heureuse suite de l’acte de parole qui permet à l’humain de ne pas être chassé, par l’offense, de sa place de sujet. Pour le discours religieux ambiant, cette dernière partie du verset (tu aimeras…) est devenue la totalité du commandement, mis d’ailleurs à l’impératif (aime ton prochain). Et Freud le dit bien : isolé ainsi, il est impraticable.

Un pouvoir totalitaire, qu’il soit politique, scientifique ou religieux, ne peut guère s’accommoder de cet appel au reproche. S’il ne fonctionne pas sur l’élimination (assassiner, brûler l’hérétique, etc.) des opposants, il ne lui reste plus qu’à promouvoir l’inversion du reproche, c’est-à-dire l’autocritique.

D’après Marie Balmary dans son livre, le sacrifice interdit.

Lier, délier, allier

Ce sont les 3 temps de toute relation, en particulier celle de l’enfant avec ses parents. C’est vrai aussi dans un couple. Tout d’abord, il s’agit de bien établir le lien. Pour certaines personnes, le lien a manqué, le lien avec la mère ne s’est pas effectué, les contacts physiques, affectifs ont manqué.

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Ces gens recherchent alors toute leur vie ce lien d’union souvent quasi fusionnel avec l’autre. C’est la recherche nostalgique de la symbiose avec la mère qu’ils ont vécue dans la vie intra-utérine. Pour beaucoup, ce lien, bien que rompu biologiquement à la naissance, les maintient toujours attachés aux parents. Bien qu’adultes ils n’ont pas réussi à délier. Ils font bien 2 personnes avec leur père, leur mère sur le plan physique, mais il y a un état d’union, d’unité fusionnelle, où l’autre et eux ne font qu’un ; ça se passe au niveau affectif et c’est inconscient : c’est une fusion de l’inconscient. Ce sont 2 inconscients qui se mélangent et qui s’appartiennent l’un à l’autre. Mais il s’agira de grandir, de naître, de sortir de ce lien, de passer à la 2e étape, l’état de différenciation. Il s’agira de délier, de séparer, de s’éloigner. Toi, tu es toi, moi, je suis moi. Comment être à la fois avec l’autre et ne pas être l’autre ? Il s’agit bien de caresser son enfant, son conjoint, de le tenir dans ses bras, mais de temps en temps dire une parole qui le nomme, qui lui dit qui il est et qui je suis. Lier, délier et enfin allier. L’alliance est symbolisée par le chiffre 3. Nous sommes partis du lien, de la fusion, qui mène à la séparation, à l’exil, à la distanciation, à la différenciation, au deux et à la dualité. Mais il ne s’agit pas de rester dans la dualité et d’aller vers le 3 : la liberté, l’humanité accomplie, être. Le 3 c’est l’union dans la différence. La trinité est un symbole précieux et universel une unité multivivante, une unité de relation. Dieu est trinité, le 3 dans 1 et en cela, il est relation. Le père, le fils et la relation : Le St-Esprit. Un homme, une femme et une relation : l’amour, la mère (le père), son enfant et une relation : l’amour. Le fond de l’être est relation, mais cette relation suppose la différenciation, qu’il y ait de l’espace entre les 2. L’alliance, c’est la communion et non la fusion. C’est très bien exprimé dans les évangiles par la parabole de l’enfant prodigue : un père avait deux fils. Il vivait en état d’unité, de symbiose avec eux, qui vivaient auprès de lui. Voilà que l’un d’eux réclama sa liberté et dit à son père : « donne-moi mon héritage, car je veux en profiter dès aujourd’hui et ne veux pas attendre ta mort. Le père accepta qu’il touche son héritage et qu’il parte. Ce père accepte que son fils parte de chez lui, alors qu’il fait tout pour lui, pour qu’il soit heureux, mais il lui laisse la liberté de partir, de sortir du cercle, de la ronde familiale. Cet enfant part donc et l’histoire nous raconte qu’il dépense tout son bien en vivant grand train de vie. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint. Il fut dans l’indigence, en état de manque, de vide; il avait épuisé toutes ses potentialités. De lui-même, il décide de retourner vers son père, c’est-à-dire, il se retourne vers lui-même, revient vers son propre cœur, son propre centre et se recentrant, il retrouve sa source, son principe, son être, son père dans le texte. Il se dit qu’auprès de son père, il était nourri. Il se rend compte que l’eau coupée de sa source croupit, stagne et s’épuise. L’eau qui reste en contact avec la source ne s’épuise pas. Réfléchissant sur lui-même, revenant en lui-même, il veut retourner vers son père et il lui dira : « je ne suis pas digne d’être appelé ton fils, traite-moi comme un de tes serviteurs, de tes mercenaires ». Il se sent dans la proximité de la source, même s’il n’a plus cette relation filiale, dont il n’est plus digne. Il se met en chemin et à sa surprise, son père vient à sa rencontre. Non seulement c’est lui qui va vers le père, mais c’est le père qui va à lui, comme si la source n’avait jamais cessé de couler vers lui, vers cette coupe qui ne cessait de s’éloigner et de se boire elle-même loin de lui. Il retrouve le père, c’est le retour de l’enfant prodigue. La source est toujours là, elle l’attend, le principe un nous est toujours offert. Il embrasse son père, qui était accouru au-devant de lui et lui dit : « je ne suis pas digne d’être appelé ton fils ». Mais le père est resté dans la même qualité d’amour, ce n’est pas parce que son fils est parti, qu’il n’est plus le père. Par contre, le fils a cessé d’être le fils, il n’est plus dans cette relation, il n’est plus digne d’être appelé son fils. Et le père lui dit : « tu n’es plus mon fils, tu es le fils de Dieu, tu es le fils de toi-même, mais tu seras traité comme mon propre fils et il dit à ses serviteurs : qu’on fasse la fête, qu’on lui mette une alliance au doigt (le symbole de l’alliance apparaît) et qu’on lui mette un habit blanc (le blanc est le signe qu’une relation nouvelle s’établit) ». Et ensuite c’est le festin, parce que ce fils que voici était mort et il est revenu à la vie. C’est la fête de l’alliance.

Comprenons bien que le récit qui nous est narré est une parabole et qu’il y a différents niveaux d’interprétation de ce texte. Il y a tout d’abord le niveau physique, biologique ; les théologiens l’appellent le niveau historico-critique. C’est le récit objectif. Ce niveau, c’est la conception de l’enfant, son développement intra-utérin (lier), puis sa naissance biologique (délier). Devenu adulte, il deviendra allié de ses parents.

Au 2e niveau, psychique celui-ci, l’être humain va ressentir très durement sur le plan affectif le déliement. Celui-ci débute à la naissance et se termine si tout va bien à l’âge adulte. Au 3e niveau, nous nous trouvons au plan spirituel, qui concerne l’inconscient collectif et cosmique. Ce sera le chemin de la voie intérieure. Au début, l’homme, l’humanité étaient dans la respiration divine, dans le jardin d’Éden.

Par la chute, il se coupe de l’information créatrice, de l’intelligence divine. Remarquez qu’identique à la parabole, Dieu nous laisse librement quitter le paradis : c’est la chute originelle. Il y a comme un voile qui tombe sur le regard de l’homme, l’empêchant de voir la vraie nature du monde et sa vraie nature. Il a délié, il vit dans la dualité, qui est la cause de notre souffrance. C’est l’affirmation de l’ego, du moi-je avec sa volonté de s’approprier l’existence. L’homme n’est plus qu’à l’extérieur de lui-même, y cherchant compensation à ce qu’il ne découvre plus à l’intérieur de lui. Il est dans l’avoir au lieu de l’être. L’avoir, la possession n’étant jamais satisfaisante (dukka), sa perte étant cause de douleurs, il va repartir à la recherche du germe divin enfouit au plus profond de lui-même et qui n’a jamais été anéanti, ni éteint. « C’est par impatience que nous avons perdu le paradis (nous avons voulu avoir le fruit de la connaissance avant de le devenir) et c’est par paresse que nous n’y retournons pas » dit Kafka. Il faut donc passer au 3e état, l’alliance, que Jung a appelé le processus d’individualisation, aller vers sa partie indivise, être à l’écoute du maître intérieur, de l’être essentiel.

Revenons sur le niveau psychique, car c’est peut-être là que se trouvent les situations les plus conflictuelles, les plus grandes souffrances. Prenons l’état de l’enfant qui n’est pas sorti du sein de la mère, du sein du père, et qui n’est pas sorti de l’unité sous le mode fusionnel. C’est une étape normale : l’enfant, avant d’aimer sa mère, aime un objet maternant, du lait, de la chaleur, de la sécurité. Puis par sa parole, son courage, il va exiger la liberté ; une parole qui dira : je, qui se refuse de dire nous. Je ne suis pas toi, je ne suis pas comme mon père, comme ma mère, je ne suis pas de cette famille. C’est un passage important de la maturité de l’enfant, de se révolter, de vouloir la différenciation, autrement il ne sera jamais lui-même. Il ne sera que le fils, la fille à maman, à papa, mais il ne sera pas lui, elle, moi-je. C’est un moment important de l’éducation que la mère, le père permettent à l’enfant la différenciation, la séparation, sans quoi l’enfant, l’adolescent, parfois l’adulte, va lui-même poser ses limites, se révolter ou quitter sa famille. Dans le 2e état de délier, l’ego va donc s’affirmer, éprouver l’épreuve de la liberté, des limites, de la différence. Il est important que l’être humain éprouve ce qu’il est sans l’autorité du pouvoir (parents, école, état, religion, etc.). Malheureusement très souvent, très subtilement, il reste bloqué dans le premier état ; lié non à l’état physique, bien sûr, la naissance a délié, mais au niveau psychique, affectif, inconscient, il continue à subir le lien parental. La souffrance, la maladie sont l’expression de ce combat intérieur pour délier.

L’être peut avoir réussi à délier, mais il reste dans ce 2e état, l’état d’affirmation du moi : il est alors dans la dualité, dans une souffrance permanente, un mal-être. Dans cet état, c’est l’inflation du petit moi existentiel qui peut aller jusqu’à la paranoïa. Ce doute intérieur, ce mal-être, si nous n’en sommes pas conscients, nous allons le projeter à l’extérieur. Tant que nous ne voyons pas le doute, la menace en soi, nous allons accuser l’autre de nous menacer. Si nous ne voyons pas l’ombre à l’intérieur de nous-même, nous la projetons sur l’autre, le mal c’est l’autre, c’est toujours l’autre, ce n’est jamais nous (c’est l’origine de tous les conflits, du simple conflit entre deux personnes jusqu’au conflit entre les nations). Ceci se nomme une projection. Vous avez une 2e variante, c’est la rétrojection : l’ombre, l’ennemi intérieur nous le retournons contre nous-mêmes, à défaut de l’avoir identifié : encore une cause de beaucoup de nos maladies, la cause principale du cancer, des suicides et des maladies auto-immunitaires (voir le cercle infernal).

Il est donc nécessaire de passer à la 3e étape, au 3e état, l’état d’alliance : c’est la thérapie spirituelle, c’est l’histoire de l’enfant prodigue : il s’agit de rétablir l’alliance avec son père, avec sa mère, avec sa famille.

Il s’agit d’être en harmonie avec la loi de cet univers, l’amour, d’être en relation. Je suis qui je suis, ils sont ce qu’ils sont, je n’ai pas à les juger, mais bien que je leur donne mon amour, je sais leur dire non, poser une limite et ne pas me charger d’une faute venant d’eux.

Le prolongement du scénario non résolu avec nos parents peut se retrouver au niveau du couple. Au début, l’état amoureux, la passion, c’est un état fusionnel, on retrouve le sein de la mère ; si vous voulez, c’est la nostalgie du rond, de l’homme rond et dans le ventre de notre mère, nous étions ronds. L’autre et moi nous ne faisons qu’un, on recherche cet état de fusion avec un(e) autre. Puis tôt ou tard dans nos relations de couple, nous sortons progressivement de l’un, de l’état amoureux et on entre dans le 2. La dualité amène les conflits, les affrontements, souvent résolus en revenant à l’état fusionnel. Donc dans un couple nous vivons tour à tour des moments de passion, mais aussi des temps de séparation et de dissociation. Finalement, ces situations de couple conduisent toujours à la séparation : momentanée (la brouille), plus longue (nous boudons, nous nous faisons la gueule) ou quelquefois définitive (deux mariages sur trois). Nous allons rester dans le 2 et un des partenaires va rechercher le 1, c’est-à-dire une autre personne avec qui il va faire la fusion, chercher un autre objet qui va le mettre dans un état amoureux, fusionnel et le même scénario resurgit. Mais cela ne va pas durer très longtemps et à nouveau il se retrouve à 2 dans la dualité. Il recherche encore, retournant à l’un, au rond, alors qu’à travers cette rupture, cette séparation, ces difficultés, nous arrivons à nous rendre compte que l’autre est un autre, et que l’autre ne me doit rien. L’autre a le droit de ne pas m’aimer, ce n’est pas très commode, il a le droit de ne pas m’apprécier, c’est très dur.

Il est temps que nous prenions conscience de ce qu’il y a à changer et que nous passions alors au 3e état, l’état d’alliance, d’amour, où nous perdons le goût de nous approprier l’autre. Va vers toi-même, dit le bien-aimé à la bien-aimée dans le cantique des cantiques. L’amour devient alors une dualité surmontée, le 3 dans 1 (relire la feuille sur la définition de l’amour). Nous pouvons donc être différents et en même temps vivre ensemble. Peut-être qu’il faut être très différents pour vivre ensemble, autrement quel ennui si on est pareil. Donc dans un couple qui veut durer nous devons être conscients de ces 3 états, allant de l’un à l’autre constamment.

À un autre niveau, c’est aussi notre propre histoire intérieure que nous avons évoquée plus haut : la plupart des gens vivent constamment dans la dualité, s’étonnent des souffrances que nous inflige le monde matériel, le monde de l’espace-temps et oublient de rechercher par la voie intérieure leur moi essentiel, c’est-à-dire l’alliance avec la source même, avec le principe un. C’est rétablir la relation entre le moi existentiel et le moi essentiel. C’est le moi, en quête du soi. L’important, c’est la prise de conscience de ses 3 états et que la vie est constamment mouvement, passage à travers ces 3 situations. L’important c’est de ne pas rester bloqué dans la première ou/et la deuxième sans être passé ou avoir conscience du 3e état. C’est bien là l’expérience du fils prodigue, qui croit qu’il peut exister sans l’être, mais qui revient à la source, sans oublier l’autre parole du Christ : mon père et moi, nous ne faisons qu’un, mais mon père est plus grand que moi (le paradoxe, ni séparation, ni confusion). Effectivement ce qui se manifeste dans le fleuve, ce n’est pas toute la source, ce qui se manifeste dans notre petite vie, ce n’est pas toute la vie. Ce qui se manifeste dans notre corps physique, ce n’est pas tout : nous avons à retrouver cette transparence des 3 corps et bien nous souvenir que nous sommes ces 3 corps.

L’information

L’interrelation étroite du corps physique (le soma), du corps psychique et du corps spirituel crée une nouvelle médecine. Il n’y a pas de guérison sans cette approche holistique de l’être humain. Il ne faut donc ni négliger, ni renier les différentes approches de la Réalité. Il s’agira de rassembler les différentes thérapies s’occupant des 3 corps et renouer le dialogue entre les médecines, les thérapies contemporaines et les sagesses anciennes.

Qu’est-ce qui informe ces trois corps ? Qu’est-ce qui leur permet d’être unité, en équilibre, en bonne santé ? C’est le logos. Le logos est la lumière qui éclaire tout homme. Logos signifie lien, cohérence et surtout information, qui est le sens dans lequel tout se tient.

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Le concept d’information a deux significations :

En premier lieu, il signifie qu’un enseignement, une connaissance est communiqué par quelqu’un qui sait, à quelqu’un qui désire savoir. Toute nouvelle connaissance est transmise par une information.

Le deuxième sens d’information signifie :

Ce qui donne à une multiplicité d’éléments disparates, une unité organique, une structure subsistante ; le lien qui fait d’une multiplicité, une unité. C’est ce qui se passe dans un organisme vivant, un être humain par ex. C’est ce qui donne la forme qui subsiste en intégrant une multiplicité d’éléments dans l’unité d’un corps vivant. Un organisme vivant est une structure, une forme qui subsiste et vit, se développe et se reproduit parce qu’il contient, dans ses gènes, un message, une information au sens d’enseignement, qui a fourni les instructions pour construire cet organisme complexe. Mais les gènes n’expliquent pas la forme globale d’un être vivant. On sait que les molécules d’ADN formant les gènes sont les mêmes dans toutes les cellules. Comment l’ADN d’une cellule du foie sait-il qu’elle doit devenir une cellule du foie et non du pancréas ou du poumon ? La science ne peut pas expliquer pourquoi deux êtes humains ont une forme différente, une silhouette différente, un visage différent et pourtant ils ont les mêmes gènes. Impuissante, la médecine contemporaine ignore la notion d’information et pourtant c’est à ce niveau que se trouve la cause de la mauvaise santé et de la maladie. La science en général, la médecine en particulier ne peut rien démontrer au sujet de cette information suprême, car elle est de l’ordre de la métaphysique. Elle n’est ni matière, ni énergie, ni espace, ni temps, mais une entité immatérielle douée de sens et animée par une intention de perfection.

Dans la pratique thérapeutique et l’enseignement de Jésus de Nazareth et de Bouddha, nous retrouvons les significations du mot information. Ils étaient capables de réorganiser et de réinformer des organismes malades ou malsains. Ils avaient le pouvoir de régénérer ce qui était malade, de réinformer, du dedans, ce qui avait perdu l’information, ce qui était déformé, et de rétablir les lois physiologiques détériorées. Les actes thérapeutiques de Jésus et de Bouddha étaient le signe qu’ILS connaissaient ce qu’il y avait dans l’homme et qui ne fait qu’UN avec la source même des informations qui ordonnent et structurent le corps humain, ainsi que le corps cosmique. Ils sont totalement en harmonie avec l’intelligence créatrice qui ne cesse d’informer et de réinformer (en langage biblique, de créer et de recréer), tout ce qui existe dans l’univers.

Rien ne nous dit qu’au moment de la mort le principe d’information disparaît. Rien ne nous dit, au niveau scientifique, que cela continue, mais rien ne nous dit que ce principe d’information ne subsiste pas et n’est pas capable d’informer d’autres types de matière. On pourrait alors parler de corps subtils ou de corps énergétiques. En résumé, nos mémoires, quand elles cessent d’animer le corps physique, gardent-elles les empreintes de nos désirs, de nos volitions, de nos pensées ? Là il y a le témoignage de personnes (on en cite des millions !) qui ont connu des comas profonds et qui rapportent avoir assisté à leur propre opération par ex. où elles contemplaient du haut de la salle ce qui se faisait ou ce qui se disait, comme s’il y avait une certaine autonomie de cette information par rapport à la matière informée dans cet espace-temps et que cette information est encore consciente.

L’amour

C’est de l’amour que naît tout sens de notre vie. Ainsi pour permettre à l’être humain, de petit à petit, mieux se comprendre et mieux se connaître, nous allons aborder l’amour et ses différents aspects en relation avec la notion des 3 corps. Pour atteindre l’équilibre, faisons de l’homme un être pleinement humain (avoir) et pleinement universel (être). Pour cela, nous avons besoin de nourriture terrestre pour construire et entretenir notre corps physique et d’une nourriture spirituelle pour faire croître le corps de l’être. Toute la question sera d’être ou ne pas être. La finalité première d’un être, c’est d’être et la souffrance majeure, c’est de ne pas être. Être, c’est avoir l’impression de se suffire à soi-même, de n’avoir rien à faire pour prouver qui on est ; d’agir, de ressentir et de penser en fonction de ce que « JE SUIS » (le SOI) et non en fonction de la volonté de quelques personnes (père, mère, curé, instituteur, femme, mari, etc.,) et/ou d’une quelconque organisation (famille, église, état, parti politique, secte… etc.). La loi qui régit l’univers et par conséquent l’homme, est celle de l’amour agape. La loi générale des systèmes, loi scientifique, nous informe que tout système qui n’obéit pas à la loi le régissant s’autodétruit.

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L’amour attachement

Dans notre façon physique, humaine d’aimer, nous devons bien avoir conscience que c’est toujours donnant, donnant. Nous aimons pour être aimés, nous sommes structurés psychologiquement ainsi. Notre façon d’aimer les autres est proportionnelle à notre soif d’aimer. L’autre est l’objet de nos désirs. Derrière tous nos désirs se profile le désir de plénitude, d’infini. En fait, nous projetons sur l’autre le désir qu’il comble nos attentes d’infini. Arrêtons de lui demander d’être Dieu, de combler tout l’amour qui nous a manqué (l’amour de notre père, de notre mère…) Nous sommes bien dans la projection, nous demandons à un être humain d’être le tout, d’être l’infini qu’il n’est pas. Donc, ne pas faire de l’autre un objet, mais ne pas se faire non plus l’objet de l’autre. C’est l’amour attachement. En grec, c’est l’amour porneïa. C’est l’amour du bébé pour sa mère, en précisant que bébé n’aime pas sa mère, mais son sein, son lait, sa chaleur, l’objet maternant. Ceci est normal pour un bébé, mais consommer le monde comme un bébé montre bien souvent que nous ne sommes pas encore sortis de cette relation d’attachement, y compris en tant que parents qui n’ont pas fini de consommer leurs enfants. Il existe des façons d’aimer très affectives, très généreuses, mais qui cache une voracité à peine croyable : « je lui ai tout donné, ma vie, mon cœur, mon corps », mais qu’avons-nous donné ? Peut-être quelque chose que l’autre ne voulait pas. L’obstination de l’ego (le moi-je) qui veut la vie à son idée, en manipulant l’autre va s’exprimer par l’excès d’attachement. C’est une fixation pathologique sur un objet (autant les êtres que les choses) dans la possession duquel le désir pense trouver son assouvissement ou son repos. Quand l’objet nous échappe, cela fait naître de la souffrance dans le corps et dans l’âme. Penser posséder un objet, une personne, notre propre corps et même notre propre vie est une illusion. L’attachement établit un rapport de pouvoir, de dépendance, qui peut aboutir au harcèlement moral, au crime et à la guerre.

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L’amour agape

C’est donner inconditionnellement, positivement, sans rien attendre en retour. C’est l’amour de surabondance, gratuit, l’amour pour rien, l’amour absolu. Il est d’essence universelle. Le signe pour savoir si nous le vivons, sera d’aimer nos ennemis… être capable d’aimer ceux qui ne nous aiment pas, d’aimer ceux qui nous méprisent. Là, nous touchons une réalité, qui n’est pas de ce monde, nous touchons l’universel en nous. L’ego s’ouvre au SOI, car l’ego est incapable d’aimer ses ennemis. Par conséquent, au stade actuel de notre évolution, sauf pour les saints et les sages, nous n’arrivons pas à atteindre cet amour universel, mais nous pouvons seulement tendre vers.

La parole du Christ devient alors compréhensible, lorsqu’il dit : « mon royaume n’est pas de ce monde », c’est-à-dire qu’il y a quelque chose qui n’est pas du monde visible, qui n’est pas du donnant, donnant, qui ne se mérite pas, qui ne s’achète pas. Cette expérience de la gratuité nous donne de participer à un être qui est gratuité : c’est l’amour agape par opposition à l’amour attachement. Alors en humanisant notre définition, nous dirons qu’aimer sera arrivé à offrir le maximum sans attendre grand-chose en retour. La connaissance de soi nous permettra d’atteindre cet objectif et d’éviter la dépendance aux autres, car le dévouement peut nous attacher à autrui et nous conduire à l’épuisement. Pour aimer l’autre, nous devons nous aimer nous-mêmes et non se dévouer à lui, pour qu’il nous aime.

Il s’agira donc bien de s’exercer à pratiquer l’amour agape ; de s’exercer à faire des choses gratuites, à aimer pour rien, à aimer ceux qui ne vous aiment pas. Vous expérimenterez alors la prise de conscience de votre nature spirituelle. Mais avant d’essayer d’aimer nos ennemis, devant la difficulté de la tâche, essayons déjà la voie du non-agir : oui, nos ennemis ont le droit que nos têtes ne leur reviennent pas et le droit de ne pas nous aimer. Mais pour accéder à cela, il faut déjà avoir bien œuvré à pacifier son ego, car le bébé frustré en nous demande tellement à être aimé, qu’il n’est pas content du tout. En clair, ce que nous devrions aimer chez l’autre, ce n’est pas seulement ses grandes qualités, mais aussi ses défauts, ses faiblesses, sa bêtise… aimer l’être limité, l’aimer tel qu’il est. Cela n’est possible que si nous nous aimons tels que nous sommes. Nous détestons notre prochain comme nous nous détestons nous-mêmes.

Pour l’enfant, l’attachement à la mère est nécessaire et sera une des conditions d’un bon développement psychologique et psychique. Le comportement de la mère sera bénéfique s’il permet à l’enfant d’être lui-même et d’exploiter ses propres potentialités. Pour cela, la mère travaillera sur le non-attachement et la séparation pour leur permettre à tous deux de réaliser leur percée vers l’être essentiel et le monde de l’esprit.

Aimer au niveau du couple, lorsque nous avons perdu le goût de nous approprier qui que ce soit, est alors aspiration à la liberté d’autrui. « Va vers toi-même », dit le bien-aimé à la bien-aimée du Cantique des Cantiques. Il ne veut plus de la bien-aimée comme une moitié qui lui manquerait, mais comme une altérité qui lui demande de se remplir elle-même et d’accéder à sa propre plénitude. L’amour devient alors une dualité surmontée. Cela suppose que nous avons trouvé notre autre moitié à l’intérieur de nous-mêmes et que nous ne la projetons plus au-dehors sur notre propre partenaire.

En résumé

L’amour absolu, inconditionnel, agape sera :

  1. tolérance totale
  2. ne pas juger qui que ce soit et quel que soit le mal qu’il nous aurait fait.
    Ne pas juger ne signifie pas, ne pas se servir de son jugement, mais ne pas s’en servir pour condamner autrui.

Mathieu 7, 1 : Ne jugez pas, car du jugement dont vous jugez, vous serez vous-même jugé. C’est la mesure dont vous vous servez qui servira pour vous.

Ceci se confirme scientifiquement 2’000 ans après par les lois de la mécanique quantique. Tout est boomerang.

La thérapie

La thérapie se servira du tiers incluant et son application sera réalisée par le corps psychique.

  1. Par son interface psychologique : travail de prise de conscience autant au niveau mental que par les thérapies comportementalistes (travail sur le corps). Ces thérapies amènent un ego plus épanoui, malheureusement, sujet à des revirements dès que la vie amène de nouvelles épreuves, de nouvelles désillusions.
  2. Par son interface psychospirituelle : pour découvrir dans la spiritualité, une sérénité indépendante des épreuves de la vie, au-delà de la dictature de l’ego. De nombreux disciples des voies spirituelles, s’ils n’ont pas entrepris le travail cité sous 1, se sentiront perturbés par un moi souffrant, en inflation, frustré. Ils ne sont pas en paix, ni avec eux-mêmes, ni avec la vie. Malgré leurs efforts sincères, la rancune, la colère, les tristesses du manque, les peurs, les désirs non assouvis, etc., au nom de l’idéal seront refoulés dans les profondeurs, puis rejetés sur l’enseignement, le maître, le gourou. Il s’ensuivra une dépendance infantile. Certains vont décoller et seront au-dessus des réalités de la vie, d’autres deviendront les victimes du sectarisme quel qu’il soit. Certes, il y a des cas d’hommes sans problèmes, qui n’ont pas suivi de chemins particuliers et qui sont très heureux dans leur vie. Nous connaissons aussi des sages et des saints qui, par leur évolution spirituelle, ont apaisé les dysharmonies de leur moi sans suivre de thérapie. Mais ces cas sont minoritaires. La plupart d’entre nous ont besoin de ce double travail. Pour trouver l’harmonie, la sérénité en nous, sortir du mal-être, trouver un SOI stable, la psychothérapie et la pratique spirituelle paraissent indispensables. Sinon, nous risquons de rester soumis à une névrose embellie de spirituel ou de mettre nos espoirs, année après année, séminaire après séminaire, dans une thérapie sans fin.

C’est la voie du milieu, de la synthèse que nous pourrons alors entreprendre : une médiation entre le visible et l’invisible, le monde des corps matériels et le monde des esprits immatériels.

La seule liberté de l’homme pour devenir lui-même est de conjuguer en lui le fini et l’infini. Au lieu de tenter la synthèse des extrêmes, il fuit dans un des extrêmes, en cherchant à tout prix à éliminer l’autre.